D'où vient l'uranium?
Petite question. Avec quel combustible fait-on fonctionner une centrale nucléaire?
Hein ? Oui ! Evidemment, vous le savez tous, l’uranium ! Mais au fait, où trouve-t-on ce minerai ? A l’heure actuelle, la totalité du combustible utilisé est extraite du sol de la Terre. Il s’y trouve à une densité moyenne de 3 grammes par tonne, tout en sachant qu’une dizaine de pays concentre 95% des ressources mondiales. Il est extrait dans des mines aussi bien souterraines qu’à l’air libre.
Une fois extrait, on imagine bien que le combustible n’est pas encore exploitable. Le but étant d’obtenir une concentration maximale, on réalise ce qu’on appelle l’enrichissement. L’uranium est extrait de la masse extraite après broyage et traitement chimique, afin d’obtenir ce qu’on appelle un « yellow cake », concentré à 75%.
Mais cette pâte n’est pas encore exploitable. Comme pour toutes les métaux (ou presque tous), il existe plusieurs types d’uranium, qui diffèrent par leur masse et leur nombre de particules électrique (pour faire simple). En l’occurrence, l’uranium se trouve dans le « yellow cake » sous ses formes 235 et 238. Or on utilise pour la fission nucléaire la forme 235. Notre cake doit donc être transformé en gaz, puis les isotopes (c’est comme cela que l’on appelle les membres d’une famille) sont séparés. Ça y est, on a notre uranium 235. On peut alors le transformer en poudre, puis la compresser pour former des petites pastilles de quelques grammes. Un réacteur de 900 MW en consomme 10 ou 11 millions tous les trois ans.
Au moment où l’on se pose beaucoup de question quant à la quantité des réserves mondiales de pétrole, il peut aussi être intéressant de se demander pour combien de temps encore l’on pourra utiliser l’uranium. En fait, si l’on considère seulement les ressources terrestres, les ressources sont finalement assez limitées (pour quelques décennies). Mais on oublie que la surface de la Terre est recouverte à 75% par des océans. Autre source d’uranium ! Source, oui, mais source coûteuse… Le procédé de récupération n’est pour l’instant pas du tout compétitif ! Attendons, cela viendra sûrement. Il y aurait alors assez de réserve pour plusieurs centaines de milliers d’années… De quoi voir arriver !